Abir Moussi: ''Saïed veut le ''Califat'' et cherche un ''plébiscite''
La présidente du Parti destourien libre, Abir Moussi, a indiqué dans Midi Show de ce mercredi 24 novembre 2021, que le président de la République, Kais Saïed, est en train d’instaurer le Califat et qu'il cherche un plébiscite pour son dessein politique.
Elle a, également, déclaré qu’elle était sûre que l'enthousiasme du peuple, la nuit du 25 juillet, était éphémère, d’autant que le président de la République, Kais Saïed, n’a ni l’expérience ni la capacité de changer vraiment les choses.
Elle a ajouté que le PDL lui a envoyé des correspondances, après le 25 juillet et lui a proposé d'oeuvrer à former une majorité au sein du Parlement, dans le but de faciliter la dissolution de l’ARP et le passage à des élections anticipées, mais le chef de l’Etat n’a voulu rien entendre, en publiant le décret 117 qui lui permet de s’accaparer tous les pouvoirs.
"Kais Saïed sait bien qu’il est en difficulté et qu’il n’a pas de solution juridique pour faire sortir le pays du blocage, parce que faire un pas en arrière portera un sérieux coup à sa popularité (…) Il instrumentalise la colère populaire pour avancer dans son projet", a-t-elle souligné.
"Ce qu'il prépare est illégal parce que, juridiquement parlant, un décret ne peut pas annuler une loi en vigueur (…) Le président doit comprendre qu’il n’a pas le droit de changer le régime politique, d’amender la loi électorale ou de procéder à des réformes majeures et le sondage électronique qu’il propose est une arnaque", a-t-elle dit.
Par ailleurs et selon elle, la lutte anti-corruption n’est qu’un prétexte pour prolonger cette période exceptionnelle, d’autant que le président n’a rien fait pour combattre réellement ce fléau.
Abir Moussi a indiqué, en revanche, qu’elle soutiendra la démarche du président au cas où il éradique les possibilités organisationnelles des "Frères musulmans" et lutte réellement contre la corruption. "Les frères musulmans sont toujours au pouvoir et ils sont présents dans les structures de l’Etat, dans les gouvernorats, dans les municipalités et dans les délégations", a-t-elle estimé.
Le PDL est le favori des législatives
Sur un autre plan, Abir Moussi a déclaré que le PDL est le mieux positionné pour gagner les prochaines élections et ce, grâce à ses principes et à son enracinement dans la société. Elle a ajouté que sa victoire lui permettra de faire sortir le pays de la crise.
Elle a, également, appelé à un audit au sein de l’Instance supérieure indépendante pour les élections, au renouvellement de tous ses bureaux régionaux avec, notamment, la mise à l’écart de toutes les parties qui ont "falsifié" les élections pour favoriser les victoires des "Frères musulmans".
Moussi a, enfin, souligné que la lutte contre la corruption passe par le contrôle des circuits de financement des associations et des partis et la mise à l’écart des instituts de sondage qui ont, selon elle, inventé le "parti de Kais Saïed", pour faire croire aux Tunisiens que le PDL est un parti de second rang.